Siem Reap

Jour 1
14/01/2023

Sou sdey ! Aujourd’hui, on quitte le Laos, le coeur un peu gros car nous avons vraiment eu un coup de coeur pour ce pays et ses habitants, pour un nouveau pays, le Cambodge. Les journées passage de frontière sont toujours un peu compliquées, beaucoup de transport et surtout un mélange au niveau des émotions, drôle d’association entre tristesse et excitation de découvrir toutes les richesse de ce nouveau pays.

On commence donc cette longue journée à 9h00 par le bateau qui nous ramène jusqu’à Nakasong où nous prenons le minivan qui nous amène jusqu’au poste frontière. Petit passage administratif (nous avons fait nos e-visas) avec le petit pot-de-vin qui va bien, nous passons la frontière à pieds ! De là, on enchaine deux autres bus. Les enfants sont super sages, la journée est vraiment longue et nous arrivons à l’hôtel à 19h00. Nous logeons au Bayon Boutique Hotel. On dépose les bagages et on ressort manger avec nos amis Yann et Chemsy, rencontré aux Bolovens, revus aux 4000 iles et que nous reverrons au Japon.

Jour 2
15/01/2023

Ce matin, on va visiter le super centre Apopo. Ce centre donne l’occasion pour le public de découvrir l’histoire des conflits au Cambodge, l’impact des mines terrestres sur les communautés locales et donne surtout l’opportunité de rencontrer et de voir les fameux HeroRAT ou rats démineurs  en action. Chaque visite guidée est dirigée par un professionnel avec une expérience réelle du déminage. On y voit évoluer les techniciens et les rats dans plusieurs zones de démonstration. On en apprend également davantage sur les problèmes posés par les mines terrestres au Cambodge, sur les programmes d’APOPO et les HeroRAT.

Pour que le public voie un HeroRAT en pleine action,  les professionnels de l’ONG ont conçu et construit plusieurs zones de démonstration où les HeroRATs reniflent des objets enfouis, grattent à la surface pour indiquer la zone d’emplacement de l’engin explosif aux entraîneurs et, reçoivent ensuite une friandise comme récompense. 

Le Cambodge reste l’un des pays les plus touchés par les mines terrestres dans le monde.  Plus de 25000 victimes des restes de guerre ont été enregistrées au Cambodge depuis 1979, le Cambodge a le taux le plus élevé de personnes amputées par habitant dans le monde. De plus, 1 914 818 m² de surface terrestre sont contaminés par des mines terrestres et des restes explosifs. En outre, au moins 26 millions de munitions explosives ont été larguées sur le Cambodge pendant la guerre du Vietnam, principalement dans les régions de l’est et du nord-est bordant la République démocratique populaire du Laos et le Vietnam. Les bombardements auraient laissé entre 1.9 millions et 5,8 millions de restes de munitions à fragmentation.

Les rats de détection de mines APOPO ont voyagé en dehors du continent africain pour la première fois en avril 2015 et opèrent maintenant au Cambodge pour ces opérations de détection des mines terrestres. Ces rats venus de Tanzanie ont un odorat 300 fois supérieur à celui de l’homme et, ils sont capables de renifler des produits chimiques explosifs comme le TNT dans les mines terrestres. Cela les rend extrêmement efficaces : un rat démineur peut scanner jusqu’à à 200 mètres carrés en 20 minutes ; cela prendrait entre un à quatre jours pour un technicien avec un détecteur de métal en fonction des niveaux de contamination de la ferraille. Une fois formés et accrédités, les HeroRAT soutiennent les opérations de déminage traditionnel. À ce jour, le projet a restitué plus de 20180 m2 de terres aux communautés locales.

Cet après-midi, on va visiter « Artisans d’Angkor » qui a vu le jour au début 1990. Cette société s’est fixé la mission de préserver la tradition, le savoir-faire basé sur la culture Khmer et ont pour but de former une jeunesse peu scolarisée et rurale qui habite dans la région de Siem Reap. Elle assure par la suite à ses artisans un niveau de vie supérieur à la moyenne du pays. 

La visite est gratuite, on peut y voir des tisseuses, des tailleurs de pierre, sculpteurs de bois… Les enfants ont pu s’assayer à la sculpture avec un artisans très sympa qui leur a volontiers montré son savoir-faire.

Pour cette fin d’après-midi, on va se promener autour du vieux marché. Ce quartier constitue le centre névralgique de la vie sociale à Siem Reap, situé sur les rives nord de la rivière de Siem Reap, c’est aussi là où se trouve la fameuse Pub Street. On arpente les rue du vieux quartier français avec son architecture coloniale bien préservée sous une douce et chaude lumière. 

Le soir, on retourne manger au Khmer Taste restaurant, qui propose une très large carte à des prix raisonnables. Demain on commence la visite d’Angkor !

Jour 3
16/01/2023

Ce matin, nous sommes réveillés par les petits écoliers chantant avec fierté leur hymne national. On se hâte car nous allons découvrir la merveilleuse cité d’Angkor dont je rêve depuis que je suis enfant. Depuis sa redécouverte par l’Occident au XIXe siècle, le site d’Angkor a enflammé l’imagination d’une mystérieuse cité engloutie par la jungle. L’exploration des sanctuaires labyrinthiques, l’ascension des temples, le décryptage des bas-reliefs, les flâneries au bord des bassins semés de nénuphars, tout concourt à faire d’une visite à Angkor une plongée captivante au coeur d’une civilisation disparue.

C’est Sok, notre guide francophone qui va nous guider pendant deux jours et nous faire découvrir l’âme du royaume khmer. Angkor est la rencontre parfaite de l’ambition créatrice et de la dévotion spirituelle. Les dieux-rois de jadis tentèrent chacun de surpasser leurs prédécesseurs par l’édification de sanctuaires de taille, d’envergure et de symétrie inégalées. On commence notre visite par le Bayon, temple du roi légendaire Jayavarman VII, avec ses 54 tours ornées de 216 visages souriants, ses 1,2km de bas reliefs, il marque le passage de l’hindouisme au bouddhisme. C’est vraiment magnifique !

On continue notre découverte d’Angkor Thom avec les très majestueux temples Baphuon, le Phimeanakas, la terrasse du Roi lépreux, la terrasse des éléphants.. On boit les paroles de Sok qui nous fait découvrir l’histoire de ces rois qui furent d’infatigables bâtisseurs. Chacun se devait d’édifier un temple à son dieu tutélaire (Shiva ou Vishnou), puis à ses ancêtres ce qui représentait encore une bonne demi-douzaine de sanctuaires. Enfin, il fallait un temple pour le souverain lui-même afin de consolider son pouvoir. De l’exigence d’être plus grands et plus beaux que leurs prédécesseurs, résulta l’extraordinaire foisonnement architectural de la période khmère.

On termine par le temple qui a été notre coup de coeur, le Ta Prohm. La lumière est magnifique et nous explorons ce temple avec le chant des oiseaux. Le Ta Prohm intrigue par ses tours et ses murs délabrés maintenus par un entrelacs d’imposantes racines. Son principal attrait réside dans le fait qu’il a été englouti par la jungle et ressemble aux monuments découverts par les premiers explorateurs européens. Aujourd’hui protégé de la végétation envahissante, il ne conserve que les gros fromagers qui enserrent les pierres et rappelle surtout l’inexorable puissance de la jungle. Vraiment incroyable !

Après cette magnifique première journée, on se détend un peu à la piscine avant de rejoindre le quartier animé de Pub Street et d’aller mager au Elia Greek Kitchen, un super resto grec, pas donné mais avec des portions ultra généreuse. Une bonne nuit de sommeil nous attend car demain nous continuons la découverte de la cité d’Angkor.

Jour 4
17/01/2023

Pour cette deuxième journée de découverte, on poursuit avec le grand circuit et des temples « un peu » moins connus.

On commence avec le Preah Khan (« épée sacrée » en Khmer), nommé Jayaçri (« victoire glorieuse » en sanskrit) en l’honneur de la victoire sur les Chams de Jayavarman VII qui l’érigea en 1191.

Le site a servi de ville provisoire pendant la construction d’Angkor Thom et le monastère fut terminé après que Jayavarman VII se fut installé dans son nouveau palais. Il est dédié à Dharanindra Varman II, le père du roi bâtisseur. 

Ce temple « à plat » est entouré d’une première enceinte d’environ 800 m sur 700m pour 5m de haut, elle-même bordée de douves de plus de 20m de large. Le complexe couvre tout de même 56 hectares car il est formé d’une multitude de constructions réalisées à plat, dont l’enchevêtrement est assez complexe, du fait des diverses fondations religieuses qui y ont été édifiées.

Le temple est vraiment très beau et le fait qu’il y ait moins de monde donne une impression de zénitude.

On visite ensuite le Neak Pean. Construit par Jayavarman VII (toujours lui) vers la fin du 12e siècle, le temple Neak Pean fut consacré à la religion bouddhiste. Il fut ainsi dédié à Lokeshvara, bodhisattva de compassion.

Toutefois, selon les croyants hindous, la disposition de chaque bassin fut aménagée suivant une ancienne croyance hindoue. Les quatre bassins représentaient donc l’eau, la terre, le feu et le vent. Par le simple fait de s’y baigner, ils croyaient que les eaux avaient une vertu médicinale pouvaient ainsi arranger leurs problèmes. De ce fait, le temple fut, dès sa construction, considéré comme un hôpital public.

Malheureusement, on a pas pu faire soigner nos enfants, ils sont toujours transformés en singes ! Ils sont unanimes sur l’amusement que peut procurer une liane, « dommage qu’on en ait pas à la maison ! »

Les temples s’enchainent, tous plus beaux les uns que les autres. Le Ta Som, un temple bouddhiste de petite taille érigé à la fin du XIIè siècle. Il possède un mur d’enceinte pourvu de deux entrées appelées gopura, chacunes surmontées d’une tour aux quatre visages (un peu comme le Bayon). Le Mebon Oriental lui est un temple Hindou dédié à Shiva et qui a été construit au Xème siècle sous le règne du roi Rajendravarman II. À l’époque, ce temple était situé au milieu d’un très grand plan d’eau nommé le Baray Oriental, aujourd’hui à sec, ce qui fait qu’il était sur une ile.

On termine avec le fameux Angkor Wat qui est le plus grand des temples et le plus grand monument religieux du monde.  Compte tenu de sa valeur culturelle, historique et naturelle, le temple est salué comme la huitième merveille du monde. Le temple d’Angkor Wat fut construit vers le début du 12e siècle par Suryavarman II pour honorer la divinité Vishnou d’où sa construction exposée à l’ouest. Angkor Vat combine deux bases de l’architecture Khmère pour les temples : le côté temple-montagne et le côté temple à galeries. Il est conçu pour représenter le mont Meru, la maison des dieux dans la mythologie hindoue . Depuis 1992, Angkor Wat figure au patrimoine mondial de l’UNESCO.

C’est vrai que ce temple est incroyable, surtout quand on se dit qu’il a été construit en seulement 37 ans (quand il faut des centaines d’années pour construire nos cathédrales). Sok nous a proposé de le visiter dans l’après-midi et nous avions du coup beaucoup moins de monde ce qui est plus qu’appréciable. Encore une magnifique journée !

Jour 5
18/01/2023

Pas de temples aujourd’hui. En effet, nous avons pris le pass 3 jours mais nous ne voulions pas saturer, du coup on fait une coupure. Nous ferons notre dernière journée demain, cette fois sans guide. Prendre un guide francophone à vraiment été une super idée pour les enfants (et pour nous) car en plus de l’histoire, Sok a vraiment su capter leur attention.

Du coup, le programme de la journée sera un cours de cuisine avec Siem Reap countryside cooking class.  Notre choix s’est porté sur ce cours car il joint l’utile à l’agréable puisqu’il se passe dans un orphelinat et qu’une partie des bénéfices est reversé à l’orphelinat mais également aux programmes de soins et de scolarisation des enfants pauvres des zones rurales et Siem Reap. 

L’aventure commence en juillet 2011 pour Ben qui loue un petit studio pour accueillir 6 orphelins. Aujourd’hui, ce sont une quinzaine d’enfants qui vivent à l’orphelinat, des centaines de familles aidées et les premiers enfants qui entrent aujourd’hui à l’université. Il offre soins de santé, hygiène, inscription scolaire, uniformes, fournitures scolaires, cours d’anglais…

Le cours de cuisine commence par la visite d’un marché couleur local, Ben nous prévient que les gens n’ont pas l’habitude de voir beaucoup d’étrangers et qu’ils peuvent être « tactiles ». les enfants commencent à avoir l’habitude d’être un peu l’attraction, ils se font toucher leurs cheveux blonds, faire des bisous mais toujours avec beaucoup de bienveillance.

Le marché est effectivement peu fréquenté des touristes et on découvre des mets un peu hors du commun pour nous, du serpent, pate de poisson fermentée et des insectes grillés… Le plus dur est dans la tête, le goût ca va !

Nous avons préparé des nems, du Hamok (le plat emblématique du Cambodge) et du Pumpkin Custard (un genre de flan cuit dans une courge). C’est la petite mamie de l’orphelinat qui nous a guidé pour ces délicieuses recettes. Elle ne parlait pas un mot d’anglais et tout passait par le regard et le gestuel. Le soir, nous avons rejoint Isabelle et ses filles, Jo et Jeanne.

Jour 6
19/01/2023

Ce matin, on prend un tuktuk pour se rendre à 25 km au nord d’Angkor visiter le Banteay Srei. Ce temple hindou dédié à Shiva est l’un des plus petits sites d’Angkor et représente l’art angkorien dans toute sa splendeur. Il est aussi appelé la « citadelle des femmes » car on pense que les ornements finement sculptés ne peuvent résulter que du travail méticuleux de femmes. Les reflets du soleil jouent avec le grès rose de ce temple mythique et les décorations raffinées sont omniprésentes : scènes de la mythologie brahmanique, femmes gracieuses, motifs floraux et maints détails sont un vrai régal pour les yeux.

Ensuite, direction le site de Kobal Spien ou « rivière aux milles Lingas ». Il nous faut marcher une quarantaine de minutes à travers la jungle, le chemin est très bien balisé et ombragé ce qui rend la balade très agréable.

Nous sommes en saison sèche donc il n’y a pas énormément d’eau ce qui nous permet d’observer facilement les rochers finement sculptés. Les Lingas sont des représentations phalliques,  symboles de fertilité. Elles sont sacrées pour la religion brahmanique. Des centaines de ces lingas sont sculptées dans la roche sous l’eau accompagnant des sculptures de dieux et d’animaux au niveau des petites cascades.

C’est au cours du XI° siècle que des moines ermites entreprirent la construction du site pour le terminer un siècle plus tard. Un peu plus à l’amont, un bassin a été créé au milieu de roches sculptées de statues et bas-reliefs représentant, entre autres divinités, Rama, Lakshmi et Vishnu. C’est ainsi que ces lingas et statues sanctifient les eaux qui deviennent alors sacrées en coulant vers les plaines situées en contrebas, vers Angkor, Siem Reap et le Tonlé sap conférant ainsi à ce site une importance fondamentale.

A vrai dire, nous avons largement préféré la marche que la rivière en elle-même, ça fait toujours du bien aux enfants de se retrouver en pleine nature, de s’accrocher aux lianes, de se créer des aventures…

Après un repas sans intérêt dans un resto pour touriste (on aurait préféré s’arrêter dans un des petits bouibouis qui longeaient la route), on prend la direction d’un autre temple dont je n’ai plus le nom. La chaleur, la fatigue et tous les temples que l’on a vu ont eu raison des enfants, on décide donc de changer d’activité et d’aller voir la ferme aux lotus de Samatoa.

En Asie du Sud, le Lotus sacré est omniprésent dans l’histoire religieuse. Pour les bouddhistes, c’est un symbole de la capacité de chaque homme et femme à surpasser ses conditions, peu importe leur origine, et à s’accomplir, tout comme la fleur de lotus qui grandit jusqu’à ce qu’elle flotte au-dessus des eaux boueuses. En tant que tel, chacun a le potentiel de s’élever et d’atteindre l’état de Bouddha « sans laisser le monde les polluer, comme un lotus sur l’eau » comme le dit le Sutra du Lotus, un des textes éducatifs les plus importants du bouddhisme. Samatoa croit à la force symbolique de ce texte et utilise cette même dynamique positive et humaniste pour développer son projet économique, social et environnemental, permettant aux femmes vulnérables du petit village cambodgien de devenir autonomes, de vivre et de soutenir dignement leur famille.

Sasha apprend à tisser la fibre de Lotus, Eliott à plier les pétales de la fleur, on goute les graines et le thé de lotus avant de faire une magnifique balade sur un lac rempli de lotus. Un moment magique !

Jour 7
20/01/2023

Ce matin, après l’école, les garçons prennent la direction du coiffeur. Trois mois sans coupe de cheveux, ça commence à faire long. Et je dois dire que c’est avec une certaine appréhension qu’ils y vont, Sasha ne sait pas s’il va ressortir avec une coupe digne d’un champion de foot, Eliott déteste toujours le coiffeur et Thomas… comme d’habitude, il se fiche de sa tête. C’est la première fois qu’on voit cette technique de barrette à cheveux mais le professionnalisme et l’application des coiffeurs sur nos petites têtes blondes fait que le résultat est très réussi !

Cette après-midi, une incroyable visite du village flottant de Kompong Khleang avec les tours proposés par https://www.kompongkhleang.org/ nous attend. Nous avons choisi ce tour car notre guide, Saro vient de ce village et que cette organisme travaille avec la communauté du village et pour la communauté.

Le village se situe à 55km de Siem Reap et abrite plus de 10 000 personnes dont beaucoup vivent là depuis plusieurs générations.

Saro nous fait découvrir la vie quotidienne à Kompong Khleang avec également les problèmes auxquels ils sont confrontés. Tous les bénéfices des visites sont reversés à l’école Bridge of Life pour financer l’éducation, l’accès à l’eau potable et d’autres projets.

Ici, l’économie est dominée par la pêche. En raison des inondations saisonnières, toutes les maisons sont construites sur pilotis, elles semblent littéralement flotter une partie de l’année. Le niveau de l’eau baisse de plusieurs mètres à partir de décembre et ce jusqu’à juin où tout est asséché.

C’est vraiment très impressionnant de voir ces constructions qui pour nous semblent faites de bric et de broc mais qui résistent années après années aux inondations. 

Cette visite est incroyable, et le temps passé avec Saro dans la salle de classe nous fait relativiser beaucoup de choses. 

Je suis complètement partagé (comme souvent au Cambodge) entre la beauté des lieux (les couleurs, la lumière, l’atmosphère) et les problématiques qui s’en dégages. L’accès à l’eau potable est une difficulté majeure pour ces population, la scolarisation, l’accès au soins et surtout ce qui saute au yeux, la gestion des déchets (d’autant plus visibles lors de la saison sèche). Ce qu’ils font pour leur communauté est incroyable !

La fin d’après-midi se poursuit en bateau sur le Tonle Sap (« grand Lac »). Ce système de lacs et de rivières qui s’étend sur tout le Cambodge est le plus grand lac de l’Asie du Sud-Est (2700 km²). Il est d’une importance extrême pour les Cambodgiens car beaucoup y vivent et gagnent leur vie grace au lac. Il a été désigné site du patrimoine mondial de l’UNESCO pour son écologie, sa faune et sa flore. On apprendra que le Tonlé Sap est unique car l’eau qu’il contient change de direction deux fois par an. Par conséquence, le niveau du lac atteint son niveau le plus bas pendant la saison sèche mais peut ensuite monter jusqu’à 10 mètre pendant les mois d’été. La majorité des familles vivant sur l’eau tirent leurs revenus de la pêche. Certaines familles peuvent également gagner leur vie grâce à l’agriculture pendant la saison sèche, car la décrue des eaux laisse le sol humide et riche en nutriments transportés par le mouvement de l’eau. Mais le Tonlé Sap est un environnement en voie de disparition. La surpêche a décimé les espèces locales et bon nombre des poissons capturés aujourd’hui sont extrêmement petits. La pollution d’origine humaine a également fait des ravages sur le lac, forçant les dauphins et autres poissons et mammifères rares à converger vers de petits endroits plus propres. On voit aussi de plus en plus de barrages en amont du Mékong (pour la production d’électricité) qui ont localement des effets désastreux. Après avoir été désigné site du patrimoine mondial, de nombreuses améliorations ont été apportées et le gouvernement cambodgien et les ONG locales travaillent à la conservation de la diversité biologique, du paysage et de l’écosystème du Tonle Sap. 

C’est la tête remplie de belles images, de sourires échangés mais aussi de beaucoup d’interrogation sur le futur de ces communautés que nous rentrons sur Siem Reap pour notre dernière soirée. Nous mangeons au « Sambo Khmer & Thai Restaurant », un super resto avec un accueil des plus chaleureux, on recommande à 200%.