Elephant Conservation Center

Jour 1
25/12/2022

Retour sur 3 jours magiques au ECC. Le minivan vient nous chercher et nous partons pour 2h30 de route. En effet, le centre est situé au coeur de la jungle : 530 hectares de forêt protégée autour du lac de Nam Tien. Nous étions donc en pleine nature, un vrai petit paradis, et surtout nous étions les seuls dans tout le centre ! Pour présenter le centre en quelques mots, une équipe d’experts spécialistes des éléphants a fondé l’ECC en 2011. Leurs missions sont les suivantes :

  • Offrir un programme de soutien à la natalité afin d’encourager la reproduction des éléphants.
  •  Offrir des soins de qualité aux éléphants.
  • Mettre en œuvre un programme d’enrichissement cognitif et de socialisation des éléphants.
  • Reconvertir les mahouts et leurs éléphants vers une activité écotouristique durable.
  • Sensibiliser les locaux et les touristes sur la situation actuelle des éléphants au Laos.

Après le repas à la nurserie sur une plateforme permettant d’observer les interactions des mères avec leurs éléphanteaux, on prend la  direction de l’hôpital. L’assistant vétérinaire nous explique comment ils soignent les éléphants et les différents problèmes de santé qu’ils rencontrent. Les éléphants travaillant en tirant des charges lourdes ont le dos souvent déformé. De plus, étant en captivité, ils peuvent développer des infections aux pieds, aux yeux… On a également appris que les éléphants nourris à longueur de journée par les touristes de bananes ou canne à sucre développaient de nombreux problèmes, notamment de diabète et des diarrhées dont il n’est pas rare qu’ils meurent…

Nous avons ensuite rendez-vous pour observer les éléphants de tout près. Ils arrivent accompagnés de leur mahout (chaque éléphant à son mahout, une personne en qui il a une totale confiance, qui s’en occupe et veille à son bien-être), mangent, jouent, bref semblent vraiment heureux. Puis on les raccompagne pour passer la nuit en jungle.

On termine cette incroyable première journée au lac où les enfants jouent puis on admire le magnifique coucher de soleil depuis la terrasse de notre bungalow. L’endroit est assez incroyable même s’il a souffert du COVID et que certains endroits n’ont malheureusement pas été entretenu ou encore restaurés, je vous rassure, ca n’enlève rien de la magie du lieu. On profitera d’un excellent repas (tous les repas étaient vraiment délicieux).

Jour 2
26/12/2022

Après un réveil dans la brume, un bon petit déjeuner et un brossage de dents en compagnie d’une magnifique araignée tissant sa toile (c’est aussi ça la jungle), on accompagne un mahout récupérer Meadow, la doyenne du centre. Le mahout de Meadow l’attache la nuit afin qu’elle ne courre aucun risque et ne puisse pas faire de dégats aux alentours. La chaîne est suffisamment longue pour qu’elle puisse se nourrir et vaquer à ses occupations. Le but à terme est d’avoir suffisamment d’espaces clôts pour laisser les éléphants en liberté 24h/24, mais cela demande beaucoup d’argent. Le centre avance donc petit à petit, selon les priorités. Cette petite mamie de 55 ans a travaillé la majeure partie de sa vie à tirer de lourdes charges dans la forêt. Son dos en témoigne d’ailleurs. C’est la plus calme et la plus habituée à l’homme, on peut donc l’approcher sans danger et sans trop la perturber. Elle est si immense qu’on n’ose s’en approcher de trop près, mais on apprécie marcher derrière son gros popotin qui se balance.

Après un moment en notre compagnie, son mahout invite Sasha à venir la caresser. Il est très impressionné !

Nous rejoignons ensuite d’autres éléphants et nous sommes super impressionnés de les voir passer à quelques mètres. On se rend alors compte de la majesté de cet animal et nous sommes tout à la contemplation de ces animaux qui interagissent entre eux et avec leur mahouts. 

On arrive au lac où les éléphants vont boire et se baigner. S’ils n’en ont pas envie, ils ne sont pas forcés, c’est un peu comme nous, certains trouvent l’eau un peu trop fraiche à leur goût, d’autres prennent énormément de plaisir à s’amuser ensemble et plonger comme de vrais sous-marin sous l’eau. 

L’après-midi est plutôt tranquille, on prend la direction de l’hôpital pour voir l’assistant vétérinaire entrainer une jeune éléphant de 7 ans (et déjà 2 tonnes) à recevoir des soins. Cette jeune a perdu sa maman et va devoir apprendre à se trouver une famille adoptive. En entrainant les éléphants, le centre les habitue en douceur à accepter la présence humaine et les soins si nécéssaire.

Puis nous observons un dernier bain du soir avant que les éléphants ne rejoignent la jungle pour la nuit. Il est temps pour nous de nous relaxer et profiter de la quiétude des lieux accompagné des bruits de la nature.

Jour 3
27/12/2022

Aujourd’hui c’est notre dernier jour au centre et nous allons vivre une matinée incroyable. Notre guide nous propose d’observer un éléphant mâle (chez les éléphants d’Asie, seul les mâles ont des défenses contrairement aux éléphants d’Afrique). Après un bain, il se rend vers la zone de sociabilisation où il va rencontrer une femelle. Bien installés sur une plateforme, nous observons les éléphants d’en haut, tandis que notre guide nous explique la fonction de cet espace. En gros, ici, les éléphants réapprennent à être des éléphants et à vivre en communauté. Cela peut paraître basique mais est en réalité très compliqué pour des animaux que les humains ont toujours retenu en captivité. De plus, les mahouts séparent souvent les bébés trop tôt de leur mère, avant qu’elle n’ai pu leur apprendre les rudiments de la vie d’éléphant.

Avec seulement deux naissances pour 10 décès, l’éléphant d’Asie est menacé d’extinction. Pouvoir observer ce moment incroyable est une véritable chance. Lui est un jeune éléphant encore inexpérimenté (c’est la première femelle qu’il rencontre), elle a déjà été enceinte mais son bébé a été tué par des paysans par un coup de fusil dans son ventre. Bien que la rencontre ait eu lieu, il n’a malheureusement pas réussi à concretiser.

L’activité humaine réduisant la forêt est la première cause de leur disparition. Voyant leur territoire se réduire et donc leur sources de nourriture s’amenuiser, ils vont jusque dans les villages et les plantations. Les paysans, effrayés et voulant protéger leur culture, les abattent alors. De plus ils sont traditionnellement utilisés dans le bardage et l’exploitation forestière. La difficulté du travail réduit fortement leur espérance de vie. Il faut savoir que la gestation dure 2 ans et que le bébé reste ensuite avec sa mère pendant plusieurs années, années durant lesquelles la femelle ne peut pas travailler. Ainsi, les mahouts refusent que leur femelle éléphant se reproduisent, afin de ne pas perdre d’argent. Le taux de natalité est donc en chute libre.

Cette aventure a certes un coût non négligeable (Sasha a payé moitié prix et Eliott n’a pas payé) mais quel moments incroyables ! Nous avions déjà rencontré les éléphants il y a 10 ans en Thaïlande avec Thomas et même si cette rencontre nous avait émerveillée, il en restait un petit quelque chose qui dérangeait. Une impression que les éléphants étaient au service des touristes, monter sur leur dos, nous éclabousser dans la rivière… Bref, pour cette rencontre, nous cherchions quelque chose de plus « éthique » pour ces magnifiques et très majestueux animaux. On doit dire que nous avons été ravi de choisir le Elephant Concervation Center, qui est le seul en Asie à proposer ce genre de programme. On leur souhaite de pouvoir continuer ainsi et de réintroduire à l’état sauvage de nombreux éléphants.

C’est le coeur rempli de beaux souvenirs que nous quittons l’ECC pour rejoindre Luang Prabang, fatigués mais joyeux. De là nous prenons un tuktuk pour aller à la toute nouvelle gare (construite par les chinois qui ont un grand projet de route de la soie reliant la Chine au Laos, Cambodge…on espère franchement que ça ne va pas trop dénaturer ces magnifiques pays). On prend donc un train tout neuf mis en service en décembre 2021. La gare est totalement démesurée, avec sécurité encore plus renforcé que dans les aéroports (c’est la première fois que l’on doit présenter nos passeport et passer des portiques à rayons X dans une gare !). C’est donc en un peu moins d’une heure que nous serons à Vang Vieng, avec des délicieux sandwichs acheté au « Banneton ».